Commander dès aujourd'hui, recevez en 3 à 5 jours ouvrables >  PLACEZ VOTRE COMMANDE
Menu
×
Texte
Publié
1 décembre 2023
Temps de lecture
4 minutes

Au moment de parler j’suis dont ben stressée

Au début de l’histoire, y’a moi dans l’arrière-scène
Qui panique, qui sue, qui suffoque pis qui placote
Trop parce que j’suis stressée à bloc pis j’veux arrêter
D’me ronger les ongles qui sont trop secs parce que j’ai tellement sué
Que j’ai pu d’eau dans l’corps.

Ça fait que j’ronge mon frein en pensant à
Tous les scénarios imaginables et inimaginables
Surtout les pires, avec les prises de vue les plus prenantes
De moi qui rougit, les idées emmêlées, pu capable de parler…
Ou qui dit des niaiseries sans importance

Des fois j’espère que mon « rongeage » en ait à boutte
De faire disparaître mon frein pour que j’puisse enfin
Par la force des choses, embrayer pis avancer
Sur la scène principale, là où les lumières m’attendent

Mais qu’est-ce qui me retient ?

Y paraît que la pensée est plus rapide que la lumière
La lumière peut attendre, pas la pensée
La lumière peut se suspendre sur une corde à linge d’éternité
Pendant que Dieu est assis au bord d’un fossé, patient
De nous pousser dans le vide d’un monde sans hier
Mais la pensée névrosée elle, me fige

Elle me garde captive de ce scénario passif,
Un de ceux que j’connais par cœur
Et dans lequel j’excelle avec mention d’honneur
Depuis toutes ces années, depuis des siècles et des siècles
« Amène-moi là où ça sent l’amour » qu’elle chante Marjo

L’amour est sans pensée, plein de lui-même
Le linge est sale et c’est pas grave, on le lave
Et on l’accroche tout croche avec la lumière
Qui attend cet instant où on sera brave
Où on aura l’audace de la regarder notre pensée
Et d’en rire et de la remettre à sa place
Au bord du fossé ou près d’une rivière
Pour qu’elle glisse et retourne là d’où elle vient
Qu’on efface sa trace ou qu’on lui montre le chemin
Sans se noyer avec elle
Peut-être que c’est là où le silence se fait
Peut-être que c’est là où l’histoire commence pour vrai
Que le rideau s’ouvre et que j’avance un pas à la fois
À la rencontre enfin de ma propre voix
Que les mots sur mes pétales viennent se déposer
Comme des gouttelettes de lumière qui se décrochent du ciel
Pour ensuite s’évaporer, et puis recommencer
Encore et encore

L’histoire n’a pas de début et n’a pas de fin
Elle ne veut qu’être vue et entendue
Comme l’amoureuse que l’on voit parfois au loin
Avec cette sensation soudaine de déjà vu

Les mots passent et puis reviennent
Dans le substrat des idées ils nous atteignent
Et selon notre degré de silence,
Le subtil de la terre
Se révèle avec tout son sens
L’histoire n’a pas de début et n’a pas de fin…
L’amoureuse s’en va et puis parfois revient
L’histoire n’a pas de début et n’a pas de fin…


1 décembre 2023 / lecture de 4 minutes