Adrian Bolosin est un stratège d’affaires et un accompagnateur bienveillant, qui sait comment nous refléter une croyance limitative qui nous bloque sur notre chemin de vie. Dans une conversation amicale et sans-gêne, j’ai interrogé cet être généreux de son temps sur sa vision de l’argent.
Adrian, tu m’as lancé il y a plusieurs années la phrase suivante : « Faire de l’argent, c’est facile ! ». Ça m’avait, disons, intrigué. Peux-tu me partager le processus qui t’a permis de vivre tant de liberté financière ?
Bien sûr ! Il y a énormément de croyances limitatives reliées à l’argent. Pour ma part, mon point de vue a changé drastiquement quand je me suis mis à le voir comme un aspect interconnecté étroitement à toutes les autres sphères de ma vie : santé, spiritualité, amitié, choses matérielles, énergie, etc. À partir du moment où j’ai arrêté de séparer ces différents aspects, il y a eu un déclic. Et ce qui créait cette séparation, c’étaient mes croyances limitatives inconscientes, et aussi mon point de vue général sur ce qu’est réellement l’argent et son utilité pour nous les humains.
Quand on se met à observer les gens, il est assez rare de les voir vivre des émotions positives face à l’argent. En effet, je vois souvent des croyances lourdes, négatives et beaucoup de difficultés à vivre une relation sereine avec le capital. Avec un état d’esprit aussi négatif, celui-ci devient difficile à attirer et à multiplier. Et la plupart du temps, c’est au niveau du subconscient que ça se passe. Beaucoup de gens portent inconsciemment la croyance que de faire de l’argent ou d’en avoir, c’est mal. En général, dans nos vies, on ne veut pas s’associer à quelque chose de « mal », on veut plutôt l’éviter à tout prix ! Donc, tant qu’on ne transformera pas notre rapport à l’argent, on ne pourra jamais véritablement devenir prospère, on restera dans notre « pattern anti-prospère ».
Une fois que j’ai pris conscience de ce fait, j’ai voulu changer ce qui avait été implanté dans mon subconscient. Si j’ai des croyances négatives non conscientisées, l’argent sera juste un mal nécessaire. Si je change ce discours interne en un choix assumé de voir l’argent pour ce qu’il est réellement, je change ma façon d’attirer celui-ci dans ma vie. J’assainis cette relation.
Peux-tu nous en dire plus sur ce qu’est désormais l’argent pour toi ? Son utilité, ta façon de l’utiliser ?
L’argent, c’est une façon d’échanger une valeur contre une autre valeur, un bien pour un bien ou un service contre un service, ou un mix de tout ça ! C’est tout simplement plus pratique que le troc, dans notre société. Mais si par exemple je m’en vais dans une tribu amazonienne, mon argent vaut-il encore quelque chose ? Bien sûr que non ! Dans ce contexte-là, il n’a plus aucune valeur, sauf peut-être pour allumer un feu plus rapidement, si ce sont des billets en papier. Mes cartes en plastique pourraient être aiguisées pour créer une arme, mais on s’entend que mon argent ne sert à rien.
Donc si l’argent peut avoir plusieurs valeurs en même temps, est-ce qu’il en a ou pas ?
La réponse est toujours contextuelle. Un poulet n’a pas la même valeur pour un carnivore qu’un végétarien. Quand je précise ma définition de ce qu’est l’argent et à quoi ça sert, c’est beaucoup plus facile pour moi de redéfinir ma relation face à celui-ci – de choisir et décider si l’argent est pratique pour moi, si je veux l’attirer, le multiplier – et de me défaire ainsi de toutes les croyances qui ont été programmées en moi depuis mon enfance, autant au niveau des pensées qu’au niveau émotionnel.
En support à l’article
Le Dr. Bruce Lipton, fameux biologiste ayant consacré sa vie à l’étude des gènes et du pouvoir des croyances nous enseigne que 95 % de nos actions proviennent entièrement de notre subconscient.
Ma nouvelle définition de ce qu’est l’argent va aussi un peu plus loin que ça. À la base pour moi, l’argent c’est de l’énergie. Si on fait fi de la monnaie physique en papier, qui se fait de plus en plus rare en ce monde, l’argent devient un concept presque totalement intangible. Pour moi, le concept de banque n’existe même plus ! J’ai un compte dans une banque virtuelle, rattaché à une carte à puce, à un compte informatique situé dans une base de données qui, elle, dit que j’ai de l’argent.
C’est une game ! D’un point de vue physique, mon argent Monopoly est désormais plus vrai que mon « vrai argent » !
Si quelqu’un en ayant le pouvoir décidait de supprimer cette même base de données, je n’aurais tout d’un coup plus d’argent. Le fait d’accepter ce concept me permet de l’attirer, au lieu de le repousser inconsciemment. Je reconnais qu’il s’agit d’un consensus collectif plutôt que d’une vraie chose tangible. Ça existe justement parce qu’on permet que ça existe. Et ça a de la valeur parce qu’on permet que ça ait de la valeur.
Tu as mentionné des croyances qui t’avaient été inculquées à ton insu, dans ton jeune âge, comme plusieurs d’entre nous d’ailleurs. Peux-tu élaborer sur le sujet et nous en partager quelques-unes ?
En effet, il existe plusieurs pensées collectives face à l’argent qui nous placent dans des situations que j’appelle de « lacune » ou anti-prospérité – c’est-à-dire, qui nous positionnent contre l’attraction de l’argent, ou plutôt de son énergie. Ces conceptions ne sont pas vraies, mais le fait d’y croire leur permet d’exister comme étant « vraies » pour ceux qui en sont convaincus.
1 – L’argent existe en quantités limitées.
C’est la première fausse croyance que j’ai envie de vous partager. Si j’ai cette croyance en moi, je serai nécessairement persuadé que si j’attire de l’argent, automatiquement quelqu’un en perdra quelque part pour égaliser l’équation. Un peu comme un parent qui dit à son enfant de finir son assiette, parce qu’il y a du monde en Afrique qui ne mange pas. Je deviens coupable de quelque chose que je n’ai pas créé. Mais je ne veux pas causer du tort à quelqu’un d’autre. Je ne veux pas faire en sorte qu’une autre personne s’appauvrisse. Notre subconscient n’est pas en mesure de discerner entre ce que nous imaginons et ce que nous croyons percevoir de la réalité. Nous allons toujours interpréter ce que nous vivons en fonction de ce que nous croyons inconsciemment. Ce qui nous paraît vrai le devient, que ça corresponde à la réalité ou pas. On l’a vu avec la crise du Covid-19… Les institutions ont créé de l’argent ! Clairement, il y a des humains qui ont décidé qu’il en fallait plus, donc ils en ont simplement « imprimé » plus !
2 – C’est avec des sous qu’on fait des piastres.
La prémisse est vraie mathématiquement parlant, sauf que ça crée l’état d’esprit qu’on doit accumuler des unités pour en faire des dizaines, et puis des centaines. La création de prospérité doit plutôt se faire par effet levier. L’univers fonctionne surtout par effets cumulés. Il ne crée pas toujours linéairement (1+1+1+1+1…), il aime se multiplier (x2, x4, x8, x16, x32…). L’argent suit le même pattern énergétique. Si tu penses : je vais ramasser 1$ à la fois et ce dernier va s’additionner aux autres pour finalement devenir 1,3 million à ma retraite, ça va être extrêmement ardu d’accumuler assez d’argent pour la retraite ou tout autre projet de vie important ! La nature nous suggère plutôt de suivre la loi de Pi ou les proportions du Nombre d’or. J’encourage tout le monde à étudier ce ratio qui semble carrément tombé du ciel !
3 – L’épargne va me permettre de m’enrichir
Une suite logique au point précédent. Si tu comprends les taux d’intérêt, tu comprendras que tu perds de l’argent à toutes les secondes à cause de l’inflation. En Amérique du nord, cela veut dire que tu perds 2 ou 3% par année. Tu dois donc investir dans des véhicules qui génèrent 10, 12, 20, 30% par année, sans quoi tu n’arriveras pas à accumuler assez d’argent pour des gros projets de vie ! Tu dois comprendre que l’argent en soi a un coût négatif. Si tu épargnes dans un compte en banque régulier, tu perds de l’argent. Si tu investis et que tu le multiplies avec de l’intérêt composé, tu peux parvenir à de grosses sommes.
4 – Les riches sont méchants et pensent constamment à l’argent
Dans la majorité des films d’Hollywood, on se fait rappeler subtilement et très souvent qu’une personne aisée est presque automatiquement malhonnête. Être riche est synonyme d’être avare, de ne penser qu’à son propre bien, de vouloir toujours s’enrichir sur le dos des autres. Tout ceci ne fait qu’accentuer l’écart entre les riches et les pauvres. N’oubliez pas, on parle encore de pensées subconscientes: Jeff Bezos, Bill Gates, Warren Buffet, tous des bandits !
Notre croyance est généralement assez loin de Tony Stark (le personnage des films d’Iron Man) qui est un héros parce que bien qu’ayant de l’argent, il l’utilise pour faire le « bien ». On va possiblement prendre quelqu’un comme Elon Musk, le comparer à Tony Stark et dire: « Ah, lui c’est un gentil ! » Mais on va démoniser d’autres multimilliardaires juste à cause de nos croyances à propos de qui ils sont.
Saviez-vous que lorsqu’on regarde un film, au cinéma ou à la maison, les fréquences de notre cerveau sont beaucoup plus réceptives à laisser entrer l’information de façon subliminale ?
Pour le subconscient, tout ce qui entre et qui n’est pas questionné ou mis en perspective devient une vérité. Il ne départage pas l’imaginaire du réel. Tout ce qu’on consomme peut donc laisser une empreinte en nous, à notre insu. C’est de cela que je parle, quand je mentionne qu’on est inconsciemment programmé à ne pas vouloir être riche. Parce qu’être riche, c’est être comme les méchants dans les films. Qui veut ça n’est-ce pas ?
5 – L’argent, ça change les gens.
J’ai déjà entendu un ami me dire que depuis que j’ai commencé à faire de l’argent, j’ai changé et je suis devenu X, Y, Z. Ce que cette personne n’a pas saisi, c’est que c’est plutôt l’inverse qui s’est passé. Ce sont les changements profonds en moi, au niveau de mes croyances et de mon monde intérieur qui m’ont permis de m’affranchir de toutes ces croyances erronées, amenant ainsi l’abondance financière. J’ai changé, parce que je devais justement changer pour attirer, entre autres, plus facilement l’argent dans ma vie.
6 – L’argent résout tous les problèmes.
Faux ! L’argent résout des problèmes d’argent, point. C’est un outil d’échange de valeur. Il ne fait qu’exprimer qui nous sommes dans un contexte particulier. Quelqu’un qui n’arrive pas à se payer de quoi manger et quelqu’un qui n’arrive pas à s’acheter une équipe de sport internationale n’ont pas les mêmes enjeux, on s’entend. Dans un cas, l’argent représente la survie et dans l’autre, il s’agit de vivre une expérience qui est extrêmement difficile à atteindre. Les deux personnes ont deux problèmes complètement distincts, mais l’un est beaucoup plus important que l’autre.
7 – L’argent c’est le mal !
Il a été maintes fois mentionné dans un contexte religieux que la pauvreté est quelque chose de noble et que la richesse, c’est le péché, l’incarnation du mal. Avez-vous vu les richesses du Vatican et ses toitures en or ? Le pape habite probablement une des maisons les plus somptueuses et riches de tous les temps. Le Vatican est un palais ! Et tout y est secret. C’est en incohérence totale avec le message véhiculé par la religion.
8 – C’est en travaillant fort qu’on devient riche.
Oui et non. Travailler fort c’est important, mais utiliser des effets leviers l’est encore plus !
Si j’ai un emploi et que je suis payé 50$ de l’heure, de quelle façon vais-je pouvoir devenir multimillionnaire, sans me priver toute ma vie, avec cette ressource limitée qu’est le temps ? Je peux augmenter mon salaire, mais le nombre d’heures que j’ai dans une journée reste limité. Mathématiquement, c’est très difficile.
Les gens prospères utilisent tous des effets levier pour multiplier le rendement par rapport au temps en créant des systèmes pour offrir la même valeur, mais à plus grande échelle. La création de valeur est systématisée et automatisée. C’est de cette façon que la plupart deviennent riches.
Prenons Jeff Bezos, fondateur d’Amazon. Comment est-il devenu milliardaire ? Il aide quotidiennement des millions de personnes à obtenir rapidement et efficacement ce dont ils ont besoin pour manifester ce qu’ils veulent manifester selon leur état de conscience. Il rend accessible des millions de produits à des millions de gens tous les jours. S’il avait à le faire seul, il en serait évidement incapable, mais avec son gros système (site Web, centres de distribution, logistique mondiale, personnel hautement qualifié, lobbyistes, etc.) il a créé la plus grosse machine à transactions du monde et il a une part de gain monétaire dans chacune d’elles.
La croyance que c’est seulement en travaillant fort qu’on devient riche ne tient plus. Ce n’est qu’en comprenant réellement comment fonctionne l’échange de valeur, de temps et d’argent, qu’on peut se détacher du modèle sociétal traditionnel et du métro-boulot-dodo.
Tes revenus sont supérieurs à ton train de vie actuel. Quelle est ta relation avec l’argent supplémentaire ? À quoi te sert-il ?
Ma compréhension de ce qu’est l’argent et de comment l’utiliser est en constante évolution. Je continue à me poser des questions sur l’argent, qui m’amènent à de nouvelles perspectives et à de nouvelles ouvertures de conscience sur d’autres aspects de ma vie.
Je fais des tests, je m’amuse, j’observe, j’étudie, j’évolue.
Par exemple, je voulais commencer à donner de l’argent à des causes qui me tiennent à cœur. Pas besoin d’être millionnaire ou milliardaire pour être philanthrope. Je voulais l’être à mon échelle financière à moi. Faire circuler l’argent, l’énergie, contribuer. En donnant plus d’argent, je démontre à l’univers que je ne suis pas dans un mode de « manque », mais plutôt dans un mode de « faire circuler l’énergie de plus en plus ». L’univers fonctionne de cette façon, la nature encourage la circulation de l’énergie.
Je suis dans un état d’esprit d’explorateur. Je teste. J’ai commencé à donner de l’argent à des œuvres spirituelles et à des organismes comme Moisson Montréal. Depuis quelques mois, chaque semaine, je donne environ 10 % des revenus que j’ai générés. Et chaque fois, j’ai de la gratitude de pouvoir m’exprimer de cette façon-là. L’intention est là. Je suis conscient que je le fais d’abord pour moi, puis pour la ou les personnes à qui je donne l’argent, et finalement, pour aider la collectivité. Je reste curieux ! Je connais certains principes universels du genre « action-réaction », « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », et les principes de l’effet d’entraînement (the ripple effect). Depuis que j’ai commencé à faire ça, je me fais appeler tous les jours par une nouvelle personne qui veut faire affaire avec moi. Tous les jours ! Je n’ai fait aucun effort supplémentaire en marketing. Rien d’autre n’a changé, que ça.
On peut croire que c’est de la « chance », mais j’y vois là plutôt une mécanique universelle, que seule une minorité de gens utilise consciemment.
Merci pour tes partages, Adrian. Voudrais-tu ajouter quelque chose pour conclure l’entrevue ?
Dans ma relation avec l’argent, l’autre chose qui s’est transformée, c’est le fait de faire des choix monétaires pour moi. En suivant les conseils de Marie Kondō, qui nous encourage à acheter uniquement des biens qui nous amènent de la joie au quotidien et à nous débarrasser de tout le reste, je me suis vite rendu compte que je n’avais pas besoin de grand-chose pour être joyeux intérieurement. Partir de l’intérieur vers l’extérieur et non le contraire. Choisir plutôt que subir ma vie.
Je le répète : « Faire de l’argent, c’est facile. » Et cette fois-ci je complète la phrase : « Faire de l’argent c’est facile, quand tu sais que tu es fait de la même énergie que lui, que tu es soumis au mêmes règles universelles, qu’il est aussi abondant que tout le reste, et que si tu en deviens conscient, tu peux l’attirer très aisément, comme n’importe quel autre chose que tu attires aisément. »
Crédits photos : Annie Spratt, Riccardo Annandale